Le plus récent bulletin de ParticipACTION (2022) indique qu’au Canada, seulement 28 % des jeunes (5-17 ans) respecte la recommandation canadienne quant à la pratique d’activités physiques (AP), ce qui représente un recul par rapport au bulletin de 2020 (39 %), et ce, tant dans le secteur du loisir que dans le milieu scolaire. En 2020, c’était 62 % des jeunes enfants (3-4 ans) qui respectaient la recommandation canadienne en matière de pratique d’AP (ParticipACTION, 2020), mais aucune donnée n’est disponible depuis la pandémie (ParticipACTION, 2022). À l’échelle mondiale, il existe des disparités importantes entre la pratique d’AP des jeunes avec ou sans besoins particuliers qui ont été exacerbées par la pandémie (ParticipACTION, 2022). En ce qui concerne le développement de la littératie physique (LP; motivation, confiance, compétence physique, savoir et compréhension à l’égard de l’AP), un concept inclusif en soi (Whitehead, 2013) et un important déterminant de la pratique d’AP (Edwards et al., 2017), moins de la moitié des jeunes satisfaisait au niveau recommandé en 2020 (ParticipACTION, 2020). En ce qui concerne la composante affective de la LP (motivation et confiance), c’est seulement 34 % des jeunes qui atteignaient les niveaux attendus (ParticipACTION, 2020). Considérant les nombreux bienfaits de la pratique d’AP sur le développement global des jeunes, il importe de leur fournir des occasions de pratiquer des AP dès la petite enfance (Carson et al., 2017), et ce, dans l’ensemble de leurs milieux de vie (Girard et al., soumis, 2023). Par exemple, en milieux de garde, des interventions mettant de l’avant la pratique d’AP, notamment via la formation des intervenants, permettraient d’accroître cette pratique chez les enfants (Tucker et al., 2017). En milieu scolaire, le niveau d’AP des élèves diminue du primaire au secondaire (Mercier et al., 2017; Metcalf et al., 2015) et a atteint des seuils alarmants depuis la pandémie (Dubuc et al., 2021). Or, la documentation scientifique indique que la motivation à pratiquer de l’AP dans un certain contexte (ex. cours d’éducation physique et à la santé-ÉPS) peut avoir une incidence sur la pratique d’AP dans un autre contexte (ex. loisirs) (Blais et al., 2020; Girard et al., 2019; Laroche et al., 2019; McDavid et al., 2014) et que la pratique d’AP durant l’enfance et l’adolescence prédit le fait d’être physiquement actif à l’âge adulte (Huotari et al., 2011; Sierra-Diaz et al., 2019). Des efforts doivent donc être déployés le plus tôt possible dans les divers milieux de vie fréquentés par les jeunes (ex. milieux de garde, scolaires et communautaires), notamment en formant les divers intervenants œuvrant auprès d’eux quant aux stratégies appuyées par la recherche à privilégier pour soutenir la motivation des jeunes à être physiquement actifs, et ce, de manière inclusive.
Stéphanie Girard, Ph. D. | Professeure
Membre du Groupe de recherche sur l’intervention précoce inclusive (GRIPI)
Membre du Réseau intersectoriel de recherche en santé de l’Universté du Québec (RISUQ)
Membre associée du Groupe interdisciplinaire de recherche appliquée en santé (GIRAS)
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