Comparaison des scores aux tâches spatiales néo-piagétiennes et au « Test du Bonhomme » chez les enfants normaux et déficients

Patrick Bissonnette
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RÉSUMÉ

Ce mémoire tente de faire la lumière sur l'aspect spatial mesuré de trois différentes façons, soit par le dessin, le test d'intelligence et le développement cognitif Les deux groupes de sujets utilisés nous ont permis de bien faire la distinction au niveau Spatial entre les sujets présentant une déficience et les sujets ne présentant pas de déficience intellectuelle.

Deux objectifs sont proposés. Dans un premier temps, nous tenterons de voir s'il y a des différences et des similitudes entre les sujets normaux et déficients sur les trois mesures de l'aspect Spatial, par le dessin, le test d'intelligence et le développement cognitif. Dans un deuxième temps, nous comparerons les scores aux tâches spatiales de Case aux sous-tests d'intelligence et aux trois tests de dessins. Ainsi, nous pourrons voir s'il y a une relation entre ces différents tests mesurant le même domaine spatial. Nous pourrons évaluer, dans une étape subséquente, si les types de relations retrouvées précédemment sont du même ordre pour la population présentant un retard intellectuel.

Deux groupes de 15 sujets, appairés selon l'âge mental, ont participé à cette étude. Le premier groupe est constitué d'enfants présentant une déficience intellectuelle. Le QI trouvé devait être inférieur à deux écart-types de la moyenne. Le deuxième groupe est formé d'enfants ne présentant pas de déficience intellectuelle. Ce groupe d'enfants a été recruté sur la base de l'âge mental des sujets du premier groupe. Deux types d'instruments furent utilisés. En premier lieu, il y a eu deux questionnaires qui ont été remplis avec les parents : un questionnaire socio-démographique et l'Échelle Québécoise de Comportements Adaptatifs (EQCA). En deuxième lieu, le StanfordBinet abrégé, les quatre tâches de Case, les deux dessins du Goodenough et la Dame de Fay furent administrés directement à l'enfant.

L'étude a donné des résultats intéressants. Dans un premier temps, le niveau atteint à la tâche du dessin de Goodenough-Harris est étroitement lié à l'intelligence des sujets. Malgré le fait que les enfants déficients avaient le même âge mental que les sujets normaux, les dessins produits étaient différents. Bien que les dessins d'enfants déficients soient qualitativement différents des enfants normaux, nous avons retrouvé la séquence de développement dans le dessin d'enfant. De même, dans l'ensemble, les tâches spatiales de Case étaient en relation avec les sous-tests du test d'intelligence. Cependant, lorsque les deux groupes sont regardés séparément, il semble que l'élaboration cognitive soit différente. Ainsi, l'expérience acquise des déficients au cours de leur vie leur a peut être permis de trouver des moyens alternatifs pour compenser certaines de leurs lacunes intellectuelles.

Dans un deuxième temps, Nous avons également constaté que le développement cognitif est en lien avec les scores au test du dessin de Goodenough-Harris. Le développement cognitif en stade et le développement linéaire du dessin ne concordent pas parfaitement. L'hypothèse d'un développement graphique en stade est émise. Toujours dans l'optique de comparer le développement cognitif du domaine spatial avec le développement graphique, nous avons observé que la disposition spatiale des parties du corps sur un bonhomme n'est pas en relation avec les dispositions spatiales entre les bonhommes et les différents éléments de l'environnement.


24 février 2004