Prédiction de la jalousie amoureuse des adolescents : rôle du style d'attachement et des attitudes amoureuses
Julie Parent
17806045
RÉSUMÉ
Cette
étude compte parmi les premières à étudier les
facteurs prédisposants à la jalousie amoureuse chez les adolescents.
Son objectif est d'évaluer la valeur prévisionnelle de l'attachement
et des attitudes amoureuses sur la jalousie dans les relations amoureuses
des adolescents, en distinguant les garçons et les filles et en contrôlant
la durée de la relation et l'âge des participants. L'échantillon
se compose de 132 adolescents de secondaire IV et V, dont la moyenne d'âge
est de 15,9 ans, qui sont en relation amoureuse depuis au moins une semaine.
Les adolescents doivent répondre à un questionnaire de jalousie
(score global et trois sous-échelles : liberté sociale, besoin
d'exclusivité et suspicions égoïstes), à une mesure
du style d'attachement amoureux (sécurisé, préoccupé,
détaché et craintif) selon deux composantes (évitement
de l'intimité et anxiété face à l'abandon) et
à une mesure des attitudes amoureuses (intimité, passion et
décision/engagement). L'examen des liens entre la jalousie, les composantes
de l'attachement et les attitudes amoureuses démontrent que plus les
adolescents vivent de l'anxiété face à l'abandon, plus
ils sont jaloux, passionnés et engagés dans leur relation.
Pour ce qui est des différences sexuelles, les résultats des
comparaisons de moyennes ne démontrent pas de différence significative
au niveau du concept global de jalousie. Par contre, les filles sont plus
inquiètes et sur la défensive que les garçons si leur
partenaire manifeste de l'intérêt pour quelqu'un d'autre (besoin
d'exclusivité). En ce qui a trait aux distinctions entre les styles
d'attachement sécurisé et préoccupé, ces deux
styles ne se distinguent qu'au niveau de la dimension de jalousie suspicions
égoïstes, où les adolescents associés au style
préoccupé ont plus de doutes concernant la fidélité
de leur partenaire. Les résultats des analyses de régression
ne supportent que partiellement le modèle prévisionnel de la
jalousie. En effet, le sexe et la durée de la relation apportent une
contribution unique significative seulement dans certaines
sous-échelles de la jalousie. De plus, parmi les autres variables
mises à l'étude, seule l'anxiété face à
l'abandon apporte une contribution unique significative à la jalousie.
La discussion et les conclusions émanant de ces résultats sont
développées au terme de cette étude. Une critique du
projet y est également proposée.
24 février 2004