Prédiction de la jalousie amoureuse des adolescents : rôle du style d'attachement et des attitudes amoureuses

Julie Parent
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RÉSUMÉ

Cette étude compte parmi les premières à étudier les facteurs prédisposants à la jalousie amoureuse chez les adolescents. Son objectif est d'évaluer la valeur prévisionnelle de l'attachement et des attitudes amoureuses sur la jalousie dans les relations amoureuses des adolescents, en distinguant les garçons et les filles et en contrôlant la durée de la relation et l'âge des participants. L'échantillon se compose de 132 adolescents de secondaire IV et V, dont la moyenne d'âge est de 15,9 ans, qui sont en relation amoureuse depuis au moins une semaine. Les adolescents doivent répondre à un questionnaire de jalousie (score global et trois sous-échelles : liberté sociale, besoin d'exclusivité et suspicions égoïstes), à une mesure du style d'attachement amoureux (sécurisé, préoccupé, détaché et craintif) selon deux composantes (évitement de l'intimité et anxiété face à l'abandon) et à une mesure des attitudes amoureuses (intimité, passion et décision/engagement). L'examen des liens entre la jalousie, les composantes de l'attachement et les attitudes amoureuses démontrent que plus les adolescents vivent de l'anxiété face à l'abandon, plus ils sont jaloux, passionnés et engagés dans leur relation. Pour ce qui est des différences sexuelles, les résultats des comparaisons de moyennes ne démontrent pas de différence significative au niveau du concept global de jalousie. Par contre, les filles sont plus inquiètes et sur la défensive que les garçons si leur partenaire manifeste de l'intérêt pour quelqu'un d'autre (besoin d'exclusivité). En ce qui a trait aux distinctions entre les styles d'attachement sécurisé et préoccupé, ces deux styles ne se distinguent qu'au niveau de la dimension de jalousie suspicions égoïstes, où les adolescents associés au style préoccupé ont plus de doutes concernant la fidélité de leur partenaire. Les résultats des analyses de régression ne supportent que partiellement le modèle prévisionnel de la jalousie. En effet, le sexe et la durée de la relation apportent une contribution unique significative seulement dans certaines sous-échelles de la jalousie. De plus, parmi les autres variables mises à l'étude, seule l'anxiété face à l'abandon apporte une contribution unique significative à la jalousie. La discussion et les conclusions émanant de ces résultats sont développées au terme de cette étude. Une critique du projet y est également proposée.

24 février 2004