Relation entre le travail à temps partiel, les tracas quotidiens, l'estime de soi et le rendement scolaire chez les adolescents

Josée Bergeron
17804397


RÉSUMÉ

Cette recherche s'intéresse au phénomène du travail à temps partiel chez les jeunes qui cumulent étude et travail. Les variables qui sont mises en lien avec cette problématique très actuelle concernent les tracas quotidiens, l'estime de soi et le rendement scolaire. La première hypothèse a pour but de démontrer que le nombre élevé d'heures à occuper à un travail à temps partiel, soit plus de 11 heures par semaine, est associé à davantage de tracas quotidiens, une plus faible estime de soi et des résultats scolaires inférieurs aux élèves non-travailleurs ainsi qu'à leurs collègues qui travaillent moins de 10 heures par semaine. La deuxième hypothèse concerne les différences sexuelles. À la lumière de la documentation scientifique, les filles souffriraient davantage de tracas quotidiens, auraient une moins bonne estime d'elles-mêmes et montreraient de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Pour chacune des variables à l'étude, l'interaction entre le sexe des participants et le statut de l'élève devrait accentuer ces différences. La troisième hypothèse tente d'identifier quelle variable est la plus associée au nombre d'heures qu'un élève travaille à temps partiel. Le dernier objectif de cette recherche vise à comparer l'élève travailleur et l'élève non-travailleur afin d'en dégager un profil descriptif sur différentes variables exploratoires. L'échantillon de cette étude est composé de 187 adolescents dont 81 garçons et 106 filles, âgés en moyenne, de 14 ans et 3 mois. Pour les besoins de l'étude, les élèves ont complété quatre questionnaires lors d'une passation collective. Les résultats obtenus ne permettent pas d'appuyer totalement la première hypothèse (facteur de risque lié au cumul travail-étude) puisque la seule variable permettant de discriminer les deux groupes (travailleurs et non-travailleurs) est le rendement en français. Notons aussi que plus le nombre d'heures consacré au travail augmente, moins les aspirations scolaires sont élevées. Pour la deuxième hypothèse, les résultats liés aux différences sexuelles confirment, tel qu'attendu, que les filles vivent plus de tracas quotidiens, qu'elles ont une plus faible estime d'elles-mêmes et que leurs notes scolaires sont meilleures que les garçons. De plus, l'analyse des aspirations scolaires montre que les filles sont plus nombreuses à vouloir poursuivre leurs études au-delà des études secondaires. Contrairement aux attentes, les résultats issus de l'interaction entre le nombre d'heures de travail à temps partiel et le sexe des participants ne s'avèrent pas significatifs. Quant à la troisième hypothèse (prédiction du nombre d'heures de travail à temps partiel), les résultats ne sont pas concluants. Enfin, les forces et les faiblesses de cette étude sont mises en relief et des avenues nouvelles pour la recherche sont également proposées.


18 février 2004