L'objectif est de vérifier les liens entre la psychopathie, les traits
centraux de la psychopathie et le narcissisme, entre la psychopathie, les
traits centraux de la psychopathie et l'activité sexuelle coercitive ainsi
qu'entre le narcissisme et l'activité sexuelle coercitive. Les étudiantes
et étudiants de premier cycle de l'Université du Québec à Trois-Rivières
ont été rencontrés durant leurs cours à l'automne 2001. Ils ont répondus
à l'Inventaire de Psychopathie de Levenson (IPL; Levenson, Kiehl, & Fitzpatrick,
1995), à l'Inventaire de Personnalité Narcissique (IPN; Raskin & Hall,
1979) et à l'Enquête d'Expériences Sexuelles (EES; Koss, Gidyez & Wisniewski,
1987), trois mesures auto-rapportées. Seulement les hommes (n = 191) ont
été conservés pour les analyses. Vingt-et-un pourcent avouent avoir commis
au moins une activité sexuellement coercitive depuis l'âge de 14 ans. L'analyse
factorielle de l'IPL ne permet pas de reproduire la structure originale;
un facteur d'égocentrisme est identifié. L'analyse factorielle de l'IPN permet
d'identifier un facteur de leadership. Les corrélations unidirectionnelles
révèlent une association entre l'égocentrisme et l'IPN, entre l'IPL et l'IPN,
entre l'IPL et l'EES ainsi qu'entre l'IPN et l'EES. La comparaison unidirectionnelle
des hommes coercitifs et noir coercitifs révèle une différence significative
à l'IPL. Une analyse ROC permet d'observer que l'IPL est la variable qui
prédit le plus la présence d'activité sexuelle coercitive ; une régression
logistique confirme que l'IPL intègre l'apport des autres variables sur l'EES.
Globalement, les résultats confirment partiellement l'hypothèse du narcissisme
au sein de la psychopathie; les résultats, quoique non-significatifs, démontrent
une tendance des traits centraux de la psychopathie comme variable associée
à l'activité sexuelle coercitive. Les limites de l'étude sont discutés; les
tendances observées invitent à poursuivre la vérification des hypothèses.
23 octobre 2003