RÉSUMÉ
Cette étude a pour objectif général d'évaluer l'impact de la violence conjugale subie par les femmes (psychologique, physique ou sexuelle; mineure ou sévère) sur leur adaptation psychologique et ce, en tenant compte des attributions émises par ces dernières à l'égard des comportements d'agression du conjoint. Deux échantillons sont utilisés, soit un groupe clinique composé de 91 femmes violentées hébergées dans différents centres pour victimes de violence conjugale, ainsi qu'un groupe contrôle constitué de 100 femmes provenant de la population générale. Chacune des participantes a complété l'Échelle révisée des stratégies de conflits (Straus Hamby, Boney-Coy, & Sugarman, 1996), le Questionnaire de contrôle (Tolman, 1989), le Questionnaire sur les attributions à l'égard de la violence conjugale (Dutton, 1992) et l'Indice de détresse psychologique de l'enquête Santé Québec (IDPESQ-14; Préville, Boyer, Potvin, Perreault, & Légaré, 1992). Des analyses corrélationnelles indiquent des liens significatifs entre, d'une part, la violence subie (formes et sévérité) et, d'autre part, les attributions émises par les femmes ainsi que leur détresse psychologique. En plus de démontrer que les femmes hébergées subissent significativement plus de violence (peu importe la forme et la sévérité) que les participantes de la population générale, des analyses de comparaison de moyennes démontrent également des différences significatives au niveau des attributions de causalité, de globalité, de responsabilité et de blâme. De plus, des analyses de régression permettent de nuancer ces résultats et d'évaluer le rôle modérateur des attributions dans la relation entre la violence subie et la détresse psychologique vécue par les femmes.
9 septembre 2003