Milieux mésiques et secs de l'île Bylot, Nunavut (Canada) : caractérisation et utilisation par la grande oie des neiges
Isabelle Duclos
03-2238825

RÉSUMÉ

La densité de familles de la Grande Oie des neiges a augmenté récemment dans les milieux mésiques et secs de l'île Bylot, Nunavut (Canada). Ces milieux qui représentent environ 90% de la plaine sud de l'île sont aussi utilisés, parfois intensément, par les lemmings. Cette étude est la première à caractériser la végétation de ces milieux et à quantifier l'utilisation faite par ces principaux herbivores. L'utilisation et la sélection des habitats humides et mésiques par les familles d'oies ont également été étudiées via des décomptes d'oies.

Dix communautés végétales ont été identifiées en 2000 et 2001. Leur couvert total de végétation était élevé (>95%), à l'exception de deux communautés végétales xériques. Les différentes communautés végétales étaient liées à l'hétérogénéité topographique du paysage et reflétaient un gradient d'humidité et de perturbation. Par son couvert total de végétation, sa diversité de communautés végétales et sa richesse spécifique, l'île Bylot est considérée comme étant une oasis polaire. Les oies et les lemmings utilisaient la majorité des communautés végétales. Les plantes latifoliées et graminoïdes étaient sous une forte pression de broutement, particulièrement pour leurs inflorescences.

Tout au cours de la l'été 2001, les familles d'oies ont intensivement utilisé les habitats humides. Une forte pression de prédation pourrait être la cause de la faible utilisation des habitats mésiques. Toutefois, la proportion de familles dans ces habitats avait tendance à augmenter à la fin de la saison ce qui serait lié à la grande disponibilité de graines, fruits et rhizomes, structures riches en lipides et en hydrates de carbones. Les résultats obtenus suggèrent qu'à la fin de la saison, afin de subvenir à leurs besoins énergétiques, les oies doivent faire un compromis entre la disponibilité et la qualité de la nourriture et leur protection contre les prédateurs.

28 octobre 2002