RÉSUMÉ
Bien que Parke (1996) ait démontré que ce n'est pas tant la quantité de temps mais bien la qualité du temps qu'un parent accorde à son enfant qui a de l'influence, les études portant sur l'impact de la relation père-enfant se font encore rares. Néanrnoins, Belsky (1984) a produit un modèle théorique fort intéressant portant sur les déterminants du parentage en y considérant autant les pères que les mères. Ce modèle reflète la grande complexité du système familial en y incluant les sous-systèmes intra- et inter-familiaux. Il prétend que le parentage est influencé par les caractéristiques personnelles du parent, par celles de l'enfant et par des facteurs sociaux comme la relation conjugale, le réseau social et l'emploi occupé. De plus, tous ces déterminants peuvent s'influencer directement ainsi qu'indirectement par l'intermédiaire d'une autre variable avant d'affecter le parentage. Ce dernier aura comme répercussion d'influencer le développement global de l'enfant à son tour. Malgré cette importance, peu de recherches traitent des déterminants potentiels de l'attitude parentale. C'est pourquoi nous avons décidé de nous attarder à certains déterminants possible du parentage et plus spécifiquement au style de discipline adopté par le père. En nous basant sur le modèle de Belsky (1984), nous avons émis l'hypothèse que le style de discipline adopté par le père allait être relié à la perception qu'il a du tempérament de son enfant, à son estime personnelle et au soutien reçu de la part de sa conjointe. Afin de vénifier cette hypothèse, un échantillon de 68 familles biparentales de niveau socio-économique moyen habitant la ville de Trois-Rivières ou de Hull ont été questionnées. Ces familles avait au moins un enfant d'âge préscolaire fréquentant la garderie ou la maternelle. Autant de filles que de garçons composaient l'échantillon. Les outils utilisés afin d'obtenir les informations pertinentes étaient des questionnaires que les pères devaient compléter à la maison en présence d'étudiantes au baccalauréat et à la maîtrise en psychologie qui avaient été préalablement formées afin de s'assurer que tous les homme recevraient le même soutien. La discipline utilisée par les pères a été mesurée à l'aide du questionnaire de Greenberger et Golberg (1989) concernant le contrôle parental et les demandes de maturité. Le questionnaire « le tempérament de mon enfant » de Lemer et al. (1982) a été administré pour recueillir les informations concernant la perception que le père avait du tempérament de son enfant. L'échelle d'ajustement dyadique de Spanier (1986) et l'échelle de l'estime de soi de Rosenberg (1965) sont les autres instruments ayant servis à obtenir les données. De multiple analyses de variances ont été effectuées afin de mettre à l'épreuve notre hypothèse. Cette dernière s'est révélée confirmée en partie seulement et ce, en fonction du sexe de l'enfant. En effet, nous avons constaté que les pères utilisant une discipline autoritaire perçoivent leur petite fille comme ayant un tempérament plus facile que celui des petits garçons. Au contraire, les pères dont le style de discipline est dit démocratique qualifient leur enfant comme étant plus difficile s'ils ont une petite fille. Les pères utilisant une discipline permissive ne se distinguaient pas dans leur perception du tempérament de leur enfant et ce, indépendamment du sexe de ce dernier. Pour leur part, les résultats obtenus pour les variables « estime de soi du père » et « soutien reçu de la part de la conjointe » se sont révélés non-significatifs.
30 janvier 2002