RÉSUMÉ
Le thème du leadership des femmes enseignantes
en éducation physique et sportive (EPS) demeure un domaine peu exploré
au Sénégal. Toutefois, il est très pertinent compte tenu de la contradiction
qui existe entre l'importance théorique du rôle de la femme dans le développement
national et sa marginalisation effective dans une société ou culturellement,
elle est aliénée par les hommes. De plus, dans le domaine de l'EPS, les
hommes occupent quantitativement une place prépondérante. En effet, les
femmes ne représentent que 10% des enseignants d'EPS (DEP, 1997). Par ailleurs,
malgré la faiblesse du taux de participation des femmes dans le domaine
du sport, elles dominent depuis plus d'une décennie sur la scène africaine
au basket-ball et au judo. Le but de la présente étude est de décrire pour
mieux les comprendre la perception des enseignantes, des enseignants et
de leurs élèves en EPS des pratiques de leadership au Sénégal. Dans le
cadre de cette étude, 23 enseignants et 23 enseignants ont été questionnés
sur une base volontaire ainsi que 485 élèves (221 filles et 264 garçons)
de leurs classes d'EPS, de la 6e à la terminale. L'inventaire
des Pratiques du Leadership (IPL) élaborée par Kouzes et Posner (1995)
a été adapté à l'enseignement des activités physiques au Sénégal pour recueillir
les perceptions des participantes et participants à l'étude. Les résultats
obtenue permettent de conclure que l'ensemble des professeurs (femmes et
hommes) évaluent leur pratique de leadership beaucoup plus élevée que les
élèves (filles et garçons) le perçoivent. De plus, les enseignants (hommes)
ont
une tendance générale à surévaluer leur pratique
de leadership par rapport à ce que les enseignantes (femmes) perçoivent
d'elles-mêmes. Plusieurs résultats plus spécifiques donnent des pistes
éventuelles pour développer des stratégies de supervision pédagogique qui
favoriseraient une meilleure pratique de leadership, autant chez les enseignants
que chez les enseignantes.
13 novembre 2001