COMPARAISON D'INDIVIDUS AVEC ET SANS TROUBLE DE PERSONNALITÉ LIMITE QUANT AUX INDICES DE TROUBLES DE LA PENSÉE AU RORSCHAH
Julie Lefebvre
03-2226693

RÉSUMÉ

Plusieurs chercheurs analysent les différentes caractéristiques des individus présentant une organisation limite de la personnalité. Kernberg (1997) mentionne que ces individus ont de la difficulté à différencier ce qui vient d'eux de ce qui vient des autres. Toutefois, ils présentent habituellement un bon contact avec la réalité. Néanmoins, les individus limites sont parfois envahis par les processus primaires, surtout dans des situations peu structurées. Cet envahissement se manifeste par l'apparition de symptômes, tels que des hallucinations ou des troubles de la pensée. Par ailleurs, l'auteur situe la pathologie sur un continuum allant d'un échelon inférieur à supérieur selon l'intensité des caractéristiques du trouble. Il précise qu'il existe différents sous-groupes d'individus limites et les place sur l'échelon moyen ou inférieur. La présente recherche compare des individus présentant un trouble de personnalité limite (n=44) à des individus ne présentant pas ce trouble (n=14) quant au nombre, à la nature et à l'intensité des troubles de la pensée selon le Rorschach. Deux sous-groupes dégagés parmi les participants limites sont également comparés au niveau de ces même variables: individus ayant fait des agirs autodestructeurs (n=23) et individus n'ayant pas fait d'agir (n=21). La présence, chez les participants, d'un trouble de personnalité limite ainsi que celle d'autres troubles psychiatriques sont déterminées par le SCID-I-P et le SCID-II. Les troubles de la pensée sont mesurés à l'aide du Rorschach, un test non-structuré. Un questionnaire portant sur l'histoire des passages à l'acte permet d'établir si un individu a déjà fait des agirs hétéroagressifs et autodestructeurs. Les résultats démontrent que les individus ayant un trouble de personnalité limite présentent plus de combinaisons fabulées (FABCOM), de combinaisons fabulées de niveau d'intensité 1 (FABCOM1) et de combinaisons incongrues de niveau d'intensité 2 (INCOM2) dans leur protocole de Rorschach que les individus ne présentant pas ce trouble. Ces derniers présentent toutefois plus de verbalisations déviantes de niveau d'intensité 1 (DVI) que les individus limites. Par contre, pour les autres indices de troubles de la pensée, il n'y a pas de différence significative entre les deux groupes. De plus, il n'y a pas d'écart significatif entre les individus limites ayant fait des agirs autodestructeurs et ceux n'ayant pas fait d'agir quant à tous les indices de troubles de la pensée au Rorschach. Ces résultats amènent des réflexions sur le plan méthodologique et conceptuel. La poursuite des recherches sur les sous-groupes d'individus limites s'avère importante afin de mieux les connaître et les aider.

17 septembre 2001