FACTEURS ASSOCIÉS À UN COMPORTEMENT ALIMENTAIRE RESTRICTIF CHEZ DES ADOLESCENTES DE NIVEAU SECONDAIRE
Valérie Legendre
03-2213213

RÉSUMÉ


Ce mémoire présente une étude portant sur dix variables liées à l'anorexie mentale primaire chez les adolescentes. Par l'étude des attitudes alimentaires, de la dépression, des événements de vie stressants, des distorsions cognitives, de la perception de contrôle, de l'estime de soi, de l'image corporelle, du soutien familial, du statut pubertaire et du réseau social, l'auteure a voulu vérifier dans un premier temps si ces variables distinguent les garçons des filles. Dans un deuxième temps, examiner si ces mêmes variables sont associées à la problématique de l'anorexie mentale primaire à l'adolescence dans une population sous-clinique. Le troisième objectif est d'examiner l'importance relative de chacune de ces variables dans l'explication du trouble. Les 168 participants provenant d'une école secondaire de la Montérégie (M = 14.3 ans; 73 garçons, 95 filles) ont complété l'Échelle des attitudes alimentaires (EAT-26), le Questionnaire sur l'image corporelle, le Questionnaire de l'estime de soi de Rosenberg, l'Inventaire de la dépression de Beck et le Questionnaire sur les événements de vie stressants (QEVS). Les résultats confirment plusieurs distinctions entre les adolescents et les adolescentes, soit sur les variables: attitudes alimentaires, estime de soi, dépression, image corporelle, événements de vie stressants, perception de contrôle (contrôle sociopolitique) et réseau social (sexe de l'ami,e, partage des secrets et des confidences, disponibilité). Pour l'intérêt de la recherche, deux groupes distincts de filles ont été créés, soit les adolescentes restrictives (score > 20 au EAT-26) et les adolescentes non restrictives (score < 20 au EAT-26) afin de les comparer sur les mêmes variables. Des différences significatives entre les deux groupes sont observées particulièrement sur les variables attitudes alimentaires, estime de soi, dépression, image corporelle, distorsions cognitives reliées à la valeur personnelle et satisfaction des relations dans le réseau social.

Une variable est prédictive des troubles alimentaires à l'adolescence. À l'analyse de régression, la dépression explique un pourcentage significatif de la variance des scores au EAT-26. Finalement, les limites de l'étude sont abordées et certains questionnements sont soulevés de façon à orienter d'autres avenues de recherche dans le domaine des troubles alimentaires.

12 septembre 2000