SOMMAIRE
Le présent mémoire veut vérifier
la légitimité d'une assertion de Debigaré (1995) qui, si elle est démontrée,
permettrait d'avoir un fait observable à titre d'indicateur du membre dominant
dans un couple. Cet auteur affirme à cet effet qu'il existe un lien
direct entre le sexe de la progéniture d'un couple et le membre dominant
de la dyade. Plus précisément, que le sexe des enfants serait identique
à celui du membre dominant dans le couple. Afin de juger de la validité
de cette hypothèse, deux questionnaires de type papier/crayon ont été utilisés
: ces tests mesurent la dominance, il s'agit du TERCI de R. Hould (1979),
et le IRSI (version 8) de J. Debigaré (1995). De plus, considérant
que les essais antérieurs de validation de cette hypothèse ne sont pas
avérés concluants, deux hypothèses secondaires ont été formulées.
La première postulait que l'évaluation par une tierce personne ne serait
pas affectée par la désirabilité sociale, tandis que la seconde prédisait
qu'il y aurait plus de résultats significatifs dans le sous-groupe des
moins stressés que dans celui des stressés. Ainsi, deux autres tests
ont été utilisés, afin de vérifier ces hypothèses. Le premier est
le MSP-25A de Lemire, Tessier & Fillion (1990), qui mesure le stress
psychologique, et le deuxième est le BIDR de Pauhlus (1986), traduit par
Cournoyer & Sabourin (1989), qui mesure la désirabilité sociale.
L'ensemble de ces tests a été distribué à des couples ayant deux enfants
ou plus du même sexe. Les participants devaient être les parents
biologiques des enfants et vivre ensemble au moment de l'expénience.
En tout, 105 couples ont accepté de participer à la recherche dont 68 ont
été retourné les tests. Toutefois, l'échantillon s'est composé de
61 couples dont
31 avaient des filles et 30 des
garçons. L'âge moyen du plus jeune rejeton était de 10.03 ans.
Des statistiques ont été menées (anova, test LSD de Fisher et corrélations)
et dans l'ensemble, les résultats obtenus aux deux tests qui mesurent la
variable de dominance, montrent que les interactions touchant le sexe des
parents et celui de leurs enfants sont significatives chez les couples
à progéniture féminine ( IRSI (F (3,118) = 4.20, p < 0.043) et
TERCI (F (3,118) = 4.07, p < 0.046». Les résultats confirment
ainsi en bonne partie l'hypothèse principale que l'on voulait tester.
De plus, la première hypothèse secondaire est confirmée, tandis que la
deuxième est infirmée. Cela veut dire que les résultats ne sont pas affectés
par la désirabilité sociale d'une part et, d'autre part, que l'on peut
utiliser l'ensemble des résultats significatifs sans égard aux sous-groupes
des stressés/moins stressés. Bref, pour ce qui est de l'objet de
la recherche, on relève une concomitance entre le sexe d'une progéniture
homogène et celui du parent dominant, mais seulement en ce qui concerne
les couples à progéniture féminine. L'apport principal de cette recherche
est qu'elle apporte, pour une première fois, un support empirique aux observations
cliniques de Debigaré (1995).
28 août 2000