ÉTUDE SUR DES FEMMES PROPRIÉTAIRES DIRIGEANTES DE SERVICES DE GARDE EN MILIEU FAMILIALE DU SECTEUR INFORMEL : FACTEURS LIÉS À LA VOLONTÉ OU NON DE TRANSITION DE L'ÉCONOMIE FORMELLE
Omporo Isabelle Okouoyo
03-2211960
 

RÉSUMÉ


En 1994, l'économie souterraine estimée à près de 5,2% du PIB, génère des pertes fiscales (1,9 milliards de $). Durant la même année, 20,2% des personnes adultes au Québec travaillent au noir. On sait qu'au Québec, en 1993, 53,4% d'entre elles sont des femmes. Plusieurs d'entre elles sont propriétaires ou co-propriétaires dirigeantes de petites entreprises dans ce secteur informel.

En raison de l'importance de l'économie informelle et plus particulièrement des femmes dans cette économie, nous poursuivons dans le cadre de cette recherche, deux objectifs : premièrement, décrire le profil des femmes entrepreneures et de leur entreprise informelle ainsi que les perceptions et attitudes qu'elles entretiennent à l'égard du travail dans le secteur informel; et deuxièmement, tenter de déterminer les facteurs liés à la volonté ou non de transition vers l'économie formelle chez ces femmes.

Pour ce faire, 28 propriétaires dirigeantes majeures d'un service de garde en milieu familial situé en Mauricie-Bois-Francs sont interviewées. Un questionnaire semi-structuré ainsi que des tests psychologiques sont administrés selon un ensemble de techniques de sondage (entrevue; entrevue-poste; poste).

Les résultats montrent que le profil de nos répondantes diffère du profil classique de l'entrepreneure officielle sur la faible présence de parent entrepreneur dans leur famille et sur la dimension « âge ». En revanche, ces profils s'accordent sur : la profession de leur mère; l'importante parenté fraternelle; le nombre élevé d'enfants; le niveau scolaire et un manque de connaissance en gestion.

Comme le reste de la population au Québec, nos répondantes estiment le niveau de taxes et d'impôts trop élevé, et le système fiscal injuste et inéquitable; et ressentent presque aucune crainte quant à la dénonciation ou des contrôles étatiques. En revanche, notre échantillon se distingue par une attitude morale face au travail au noir très positive.

L'ensemble des prédicteurs retenus (âge, motivation au travail, androgynie, lieu de contrôle et attitude face au travail au noir) permet d'expliquer la volonté ou non chez nos participantes de mener une carrière professionnelle personnelle dans l'économie officielle : plus particulièrement les facteurs lieu de contrôle et âge. En effet, la volonté de travailler dans l'économie officielle est plus présente chez les personnes ayant une internalité du lieu de contrôle. D'un autre côté, plus le nombre d'années (âge) augmente et moins forte est la volonté de poursuivre sa carrière sur le marché du travail officiel.

Finalement, l'ensemble des prédicteurs retenus ne permet pas toutefois d'expliquer la volonté ou non chez nos participantes de formaliser leur entreprise.

03 août 2000